Nvidia GeForce GF100 : la révolution géométrique ?

Tags : Fermi; GF100; Nvidia;
Publié le 18/01/2010 par
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A la fin de ce CES 2010, Nvidia a décidé de nous réveiller le dimanche au petit matin pour enfin nous en dire plus sur l’architecture graphique de son futur GPU haut de gamme, alias Fermi ou le GF100. Le travail de journaliste technique est décidément bien difficile mais que ne ferions nous pas pour un apprendre plus sur un nouveau GPU ?


Continuer le hype…
… en attendant le produit. Non, Nvidia ne va pas lancer ni dévoiler ses futures cartes graphiques aujourd’hui. Certes, le fabricant a donné et démontré quelques résultats, mais à la pertinence plutôt limitée. Le but est, comme vous vous en doutez, de dévoiler les détails de l’architecture liés au rendu 3D pour assurer une communication continue sur le GF100 en attendant sa concrétisation, mais également de rassurer en faisant passer quelques messages bien précis.


Premièrement, le graphique est important pour Nvidia et la conception du GF100 avait cet aspect comme priorité. Certains ont pu en douter parce que le fabricant a d’abord dévoilé le côté « compute » de son architecture et l’a fortement mis en avant pour séduire un nouveau marché, parce que la concurrence y a vu une opportunité pour attaquer et parce qu’une partie de la presse a utilisé la polémique pour alimenter des débats sans aucune réflexion. Bien entendu Nvidia ne va pas négliger son marché principal, qu’il soit grand public ou professionnel, pour un pari sur l’explosion d’un nouveau marché. Cela aurait été suicidaire d’autant plus que le design du GF100 a débuté alors que CUDA était toujours en incubation. Attention, cela ne veut pas dire qu’au final l’architecture puisse connaître plus de succès dans un domaine différent de celui qui était la priorité, mais il faut bien garder en tête que celle-ci a toujours été le graphisme.

Pour anticiper les éventuelles critiques qui pourraient malgré tout venir à ce niveau, Nvidia a tenu à insister sur le fait que l’aspect « compute » va devenir de plus en plus important pour le graphique que ce soit directement (post processing) ou indirectement (physique, AI…).

Ensuite Nvidia a voulu marquer la différence entre une nouvelle architecture pour le GF100 contre une simple évolution pour les Radeon HD 5000. Un élément de communication bateau bien entendu puisque la notion de nouvelle architecture et d’évolution est purement subjective en plus de ne représenter que ce dont un fabricant donné avait besoin à un moment donné. Son architecture précédente ayant stagné pendant longtemps, Nvidia était en retard sur certains éléments et avait donc besoin de faire un bond architectural plus important qu’AMD qui avait apporté des améliorations plus régulièrement. Qui plus est, tout cela est cyclique, chacun disposant à tour de rôle d’une architecture vue comme plus évoluée. C’est également un argument dangereux puisque nouvelle architecture a souvent rimé avec faible efficacité. Nous l’avons vu avec le R600 et le NV30. Certes Nvidia a fait mentir tout cela avec le G80 mais globalement il faut du temps pour tirer le maximum d’une nouvelle architecture tant au niveau logiciel que de son implémentation physique.

Nvidia tente d’ailleurs ici aussi d’anticiper les liens négatifs avec le NV30 (GeForce FX 5800) en le réhabilitant en tant qu’évolution importante apportée à la 3D. Si sous certains aspects le NV30 a pu séduire le monde professionnel, nous ne sommes pas dupes, ce n’est qu’une tentative d’éviter des liens négatifs avec la situation actuelle. Le NV30 était une mauvaise implémentation de DirectX 9 qui a forcé Nvidia à mentir lamentablement pour essayer de cacher ses défauts le plus longtemps possible. Plus qu’une évolution importante, le NV30 et ses dérivés ont étés un frein à l’évolution.

Enfin, Nvidia a voulu revenir sur sa relation avec les développeurs et la mauvaise image qu’elle peut parfois avoir. Rien de neuf cependant à ce niveau. Bien entendu le travail de Nvidia auprès des développeurs est important et bénéfique. Nous ne sommes cependant pas dupes ici non plus et bien que Nvidia le nie avec insistance il y a dans certains cas, surtout quand la concurrence dispose de meilleurs produits et qu’il y un partenariat important avec un éditeur de jeux, des débordements regrettables et le non support du MSAA dans Batman sur les Radeon en est un selon nous. Par contre nous comprenons qu’il soit frustrant pour les équipes de développement de Nvidia d’être présentées sous un mauvais jour alors que dans l’énorme majorité des cas elles ne font qu’apporter une aide bénéfique et nécessaire aux développeurs pour que le jeu PC puisse continuer à évoluer.


Si vous suivez depuis des années le petit monde du GPU, vous aurez probablement pu vous faire une idée, en lisant entre les lignes, de ce que le hype continu (une photo par-ci, une petite phrase par-là) et les éléments de communication que Nvidia essaye de mettre en place signifient : le GF100 est en retard et ce n’est pas par ses performances pures dans les jeux actuels qu’il démarrera une révolution. Le lien avec le lancement du GeForce FX est ici évident, mais cela ne veut pas dire que le résultat sera le même. La presse est aujourd’hui bien plus attentive qu’à l’époque et il serait suicidaire de tenter de nous bluffer. Par ailleurs, et toujours contrairement à l’époque, nous avons pu avoir accès directement aux architectes de la puce pour répondre à de nombreuses questions techniques et ainsi pouvoir nous faire une idée relativement précise de l’architecture, des ses points forts mais également de ses points faibles.
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