Comparatif : 10 Nas 2 et 3 disques

Publié le 11/06/2008 par
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Thecus N3200

Décidément, Thecus ne fait rien comme tout le monde. Après avoir proposé le premier Nas Raid 5 à 5 disques (voir test), alors que ses camarades se limitaient à 4 baies, le voilà qui propose avec le N3200 le premier Nas à… 3 baies ! L’avantage d’utiliser trois disques plutôt que deux, c’est évidemment la possibilité gérer les disques en Raid 5, et d’obtenir ainsi un meilleur compromis taille/sécurité/prix au gigaoctet qu’en Raid 1.

Entre autres caractéristiques exclusives, le N3200 est également le seul équipé d’une double prise réseau Gigabit (toutefois sans failover ni load balancing), d’un planificateur d’allumage par jour de la semaine, ainsi que d’un écran LCD. Complété de boutons de commande, ce dernier affiche diverses informations telles que les adresses IP des prises réseau (pratique !), permet de demander la décharge d’un périphérique USB, la mise hors tension de la machine, etc. C’est un peu du luxe, dans le sens où cet écran apporte certes un confort supplémentaire, mais n’est finalement en rien indispensable.

Enfin, c’est également le seul Nas dont les prises USB pourront accueillir une clé USB Wifi. Attention cependant, tous les modèles ne sont pas compatibles (référez-vous au manuel), tandis qu’évidemment, les performances seront alors très mauvaises : dans le meilleurs des cas, environ moitié moins que les taux de transferts relevés en 100 Mbps, soit aux mieux 5 Mbps environ.
Installation et mise en route

Le N3200 dispose d’un châssis en aluminium noir, ainsi que d’une façade amovible, derrière laquelle on accède aux baies de disques. L’installation de ces derniers se fait entièrement à la main : il suffit d’insérer les rails dans les trous normalement prévus pour les vis, de glisser l’ensemble dans la baie, puis de le verrouiller avec deux vis à main.

Le système d’exploitation est partiellement stocké sur le Nas, ce qui permet d’initialiser directement le volume Raid ainsi que de régler les principaux paramètres. Après création du Raid, il sera toutefois nécessaire de faire une mise à jour de firmware afin d’installer la plupart des applications.

Evidemment, la consommation mesurée est la plus élevée du comparatif, avec 38 W en charge. Ce n’est pas uniquement lié au troisième disque, puisque même avec deux disques seulement, l’appareil dépasse les 32 W. On reste toutefois dans les limites du raisonnable, et le N3200 se contente d’ailleurs d’une alimentation externe. Heureusement d’ailleurs, car la température des disques est déjà assez élevée (presque 43°), tout comme le niveau sonore (49 dB avec trois disques, 46 dB avec deux).
A l’usage
L’outil de configuration du N3200 laisse, comme d’habitude chez Thecus, un désagréable goût d’inachevé, qui contraste avec le niveau plutôt haut de gamme du matériel. On retrouve ainsi une interface mal traduite, voire pas traduite du tout par endroits, parfois pauvre en réglages, et quelques fois bizarrement organisée. L’aspect cosmétique n’est en soit pas très grave, mais le côté un peu bricolage n’inspire guère confiance.

De plus, à l’inverse de Qnap et Synology, Thecus n’utilise pas exactement le même logiciel d’un Nas à l’autre. C’est ainsi que les fonctions de sauvegarde présentes sur le N5200BR Pro, par exemple, sont ici totalement absentes ! De même, les fonctions de gestion de caméra IP récemment ajoutées au modèle suscité, ne sont pas non intégrées ici ; si le N3200 reconnait effectivement les caméras, il n’en gèrera qu’une seule et… en USB. Bref, c’est un peu dommage de présumer de la sorte de l’usage que feront les utilisateurs de tel ou tel modèle, surtout quand la concurrence, elle, ne se pose pas la question.

On découvre aussi, du coup, quelques nouvelles fonctions par rapport au test du N5200BR Pro, avec notamment l’arrivée d’un service de galeries photos similaire à celui proposé par Synology et Qnap (en un peu moins élaboré toutefois), ainsi que d’une option permettant de monter des images Iso comme répertoires.

Pour l’ajout d’applications, le gestionnaire de modules répond toujours à l’appel, et on trouvera les derniers développements de la communauté sur le Wiki dédié aux machines Thecus . Pour l’instant, peu d’applications sont proposées.

On regrettera que l’appareil exige impérativement un formatage XFS pour les disques eSata, une limite d’autant plus étrange qu’elle n’affecte pas les disques branchés sur port USB. De même, s’il est possible d’activer un accès Web aux fichiers avec cryptage SSL, il ne sera pas possible de crypter les transferts FTP.
Rapport performances/prix
Le système repose sur un processeur Freescale MPC8347 à 400 MHz, épaulé par 256 Mo de Ram et 16 Mo de mémoire flash. Celui-ci délivre de très bonnes performances en écriture, puisque Thecus fini systématiquement premier en Raid 1. En lecture, en revanche, il s’incline face à Synology et Thermaltake. En Raid 5, les performances se maintiennent en lecture – voire, sont même un peu meilleures en FTP – mais chutent de 23% en écriture. Le N3200 retombe alors dans la moyenne supérieure des autres produits, au niveau du D-Link DNS-323, ce qui reste donc un bon résultat.

Rappelons toutefois le problème constaté lors du test en accès concurrents : le N3200 se mettait à bipper de manière continue, sans qu’il ne soit possible de l’arrêter, ni d’éteindre la machine autrement qu’en débranchant la prise… Nous avons remonté le problème à Thecus, qui nous a dit ne l’avoir jamais rencontré et vouloir procéder à des essais. Il n’en demeure pas moins que ce comportement est potentiellement problématique pour les gros groupes de travail.

Bref, au final, il s’agit donc d’un bon produit même si, une fois de plus, Thecus semble tout miser sur le matériel au détriment des finitions logicielles.

Signalons pour finir que Thecus a récemment annoncé le M3800. Celui-ci utilise le même châssis que le N3200, mais intègre cette fois-ci un processeur AMD Geode LX800 ainsi que… des sorties audio/vidéo (HDMI, composantes YUV, S/Pdif…) ! Cet appareil sera également livré avec une télécommande.


On aime :
– Le Raid 5 ! ;
– Les performances ;
– Le planificateur d’allumage ;
– Deux ports Gigabit ;
– Le gestionnaire de modules.

On regrette :
– L’outil de configuration mal traduit et pas toujours ergonomique ;
– La consommation et le bruit ;
– Pas les mêmes fonctions que sur les autres modèles Thecus ;
– Comportement étrange en accès concurrents ;
– Le port eSata ne reconnaît que les disques formatés XFS.
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