Des dalles à la carte : Mura, électronique, pixels morts...
Publié le 29/09/2005 par Vincent Alzieu
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Bienvenue dans l’Effet Mura->Constat banal : le prix des écrans LCD chute à la même vitesse que croît l’intérêt du public pour eux. C’est dire ! De 750 € minimum pour un 19 pouces il y a deux ans (été 2003), on est tombés à 260 € pour un écran de marque, 240 pour un no name.
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->Question qui en découle : que cachent les écrans proposés à "prix fous" ? Comment arriver à proposer un écran basé sur une même dalle deux fois moins cher ? D’où sortent les 19 pouces MVA et TN 8 ms proposés sous les 300 € par les grandes surfaces ? Quels sont les vrais risques de pixels morts sur les moniteurs ? D’un autre côté, comment certains rares constructeurs arrivent-ils à tenir des garanties "zéro pixels mort" alors que les autres crient au meurtre quand on leur suggère de suivre l’exemple de Philips par exemple ?
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Le Mura, un défaut hors garantiePour commencer, on savait déjà que les dalles sont vendues par leurs fabricants en plusieurs classes, ISO 13406-2 Classe I, II, III et IV, en référence à leur tolérance des pixels morts (voir cet article à ce sujet). La plus courante est la deuxième (ISO 13406-2 Classe II). Pour rappel, elle considère comme dans la norme un moniteur 17 ou 19 pouces avec 2 pixels noirs ou blancs de morts, ou encore 6 colorés. La classe 1 est la plus stricte : zéro pixel mort. Et puis il y a la 3, à laquelle notamment BenQ fait appel sur sa série T. Dessus on passe à une tolérance de 5 pixels noirs, 18 blancs et 64 colorés !
Mais savez vous qu’il existe ensuite six sous-catégories au sein de ces classes ? Les fabricants de dalles testent leurs produits en bout de chaîne, ils leur attribuent une classe ET un rang. Le meilleur est A+, suivent A, A-, B+, B et B-. Chaque rang se décide en fonction d’un seul critère, de l’importance d’un défaut, le "mura effect". Sous cette appellation se cachent encore plusieurs types.
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Le Mura Effect de type 1 désigne les problèmes d’homogénéité dans les réglages des circuits de commande. D’une cellule à l’autre les commandes des couleurs peuvent varier, ce qui se traduira par des défauts d’intensité permanents dans les affichages.
Le Mura Effect de type 2, ou Cell Gap Mura se présente sous deux formes. Si la taille des cellules de cristaux liquides est supérieure à ce qu’elle devrait être sur une partie de la dalle, l’image produite sur cette zone sera plus lumineuse. On parle alors d’un White Mura. A l’inverse, si cet espace est trop étroit la cellule produira moins de lumière, c’est un Black Mura. Cette déformation des cellules parvient parfois d’une défaut "normal" à la fabrication, mais plus souvent il fait suite à l’introduction d’une impureté derrière la dalle : une poussière, une goutte de produit chimique ou, ça arrive aussi, d’une ionisation accidentelle des cristaux qui perdent leur alignement. Dans les deux premiers cas, ce Mura peut parfois être déplacé à la main, par de petites pressions sur la dalle. Ça peut permettre de dégager une zone particulièrement utile à l’écran et de repousser le défaut vers un bord. Dans l’autre cas, celui de la ionisation, ce défaut peut s’atténuer, voir disparaître avec le temps. Il évolue. Nous concernant nous avons été aussi témoins de l’inverse : l’apparition d’un Mura marqué sur deux écrans après quelques années d’utilisation (respectivement trois et cinq ans). A l’écran cela se traduit par une tache similaire à l’effet produit quand on presse la dalle avec le doigt. En principe cette trace diaparait rapidement. Sur nos deux écrans, elle est fixe.
Le type 3 intervient quand on détecte des défauts de distance ou de pression entre la dalle et les cristaux liquides. Cela survient lors de la pression de la plasturgie de la dalle, quand la pression aux bords lors de la fermeture est imparfaite. Si elle est trop forte les cellules seront écrasées, ce qui occasionnera un halo lumineux dans un coin ou le long de la paroi.
Voilà pour les trois types relevés en usine. Il en existe en fait deux autres :
Ainsi, la fabrication des dalles s’apparente à celles des processeurs. Les constructeurs produisent une dalle la meilleure possible. Le tri en fin de production permet d’établir une classification complète, une gamme de produits dont les prix varient de 5 à 7 % d’un rang à l’autre. Soit un écart de l’ordre de 30 % entre les dalles classées B- et les A+ au sein d’une même classe.
Pour clarifier les choses, une dalle économique 19 pouces MVA 25 ms à $200 de type B- sera proposée à $260 en A+.
La qualité chute encore : des dalles à la carte
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