Comparatif LCD 19'', 4, 6, 8 ms, TN, IPS, VA...

Nec LCD 1980FXi

Relativement cher pour un écran 19 pouces, le 1980FXi est un moniteur professionnel haut de gamme dédié à la retouche et à la conception d´images. C´est d´ailleurs le seul moniteur 10 bits de ce comparatif, une profondeur de couleur obtenue à coup-sûr par dithering de 8 bits + 2 bits. C´est aussi un écran construit autour d´une dalle LG-Philips donnée pour un temps de réponse de 18 ms, inédit. Et il n´y a rien de tel qu´une nouvelle dalle pour aiguiser nos appétits.

En plus, si j´ai pour habitude d´égratigner les dalles IPS elles conservent des adeptes qui leur sont restés fidèles. Avec un peu de chance cette dalle va enfin nous réconcilier,,,

Ergonomie

Ce n´est pas la première fois, Nec propose un menu OSD classique et un autre plus complet, caché. Foncez l´ouvrir, il est bien plus riche. Pour cela, éteignez le moniteur, appuyez sur la touche Select et rallumez l´écran en même temps. Cela libère entre autre trois options : le Rapid Motion pour les films (c´est censé réduire la rémanence, sur OFF par défaut, nous n´avons pas constaté d´amélioration en l´activant, ni dans les scènes en mouvement, ni dans les défiles de génériques), le Tile Matrix (pour construire des murs d´images) et l´ajustement de l´intensité de la diode lumineuse témoin de tension en face avant.


Autrement, l´écran bascule en mode pivot, le pied est ajustable en hauteur, on dispose d´une prise analogique, et de deux DVI.

Dernière astuce bien pratique et qui fonctionne : Nec a placé un capteur d´ajustement automatique des paramètres d´affichage en face avant. S´il est activé, il rectifie automatiquement et rapidement l´image dès que la lumière dans la pièce monte ou descend. Contrairement à celui de Sony, celui-ci est très efficace.

Rendu des couleurs

Comme sur l´écran Samsung, la fait d´être relié en DVI à l´ordinateur coupe l´accès au réglage des canaux RVB. Cette fois en revanche cela importe peu : les couleurs sont bien équilibrées par défaut. Malgré cela, il semble préférable sur un tel écran de se munir d´un colorimètre et de le calibrer sérieusement.


Comment lire le graphique ?A gauche le gammut, c´est l´espace colorimétrique qu´est capable de reproduire l´écran, comparé avec l´espace sRGB (celui traditionnellement utilisé entre autre sur les appareils photo numériques). On ne parle pas là de fidélité mais de couleurs reproductibles.
Pour la fidélité il faut se référer au graphique de droite, le DeltaE est une mesure de la différence entre chaque couleur demandée et celle restituée, pondérée par la sensibilité de l´oeil humain.
Delta E > 3 : la couleur demandée diffère sensiblement de celle affichée. 1 < Delta E < 2 : le rendu des couleurs est fidèle. Delta E < 1 : c’est parfait.

Rendu avant calibration, test sur les paramètres par défaut


Comme d´habitude, les DeltaE sur les paramètres par défauts sont importants, mais d´autres écrans font bien pire. Ce résultat est dans la bonne moyenne.

Rendu après calibration


Calibrer un écran améliore toujours considérablement son rendu. A la lecture du graphique de droite, une conclusion s´impose : non, les écrans IPS ne sont plus condamnés à mal afficher les couleurs. Ce rendu est de loin le meilleur que nous ayons obtenu sur un moniteur de ce type.

En revanche, ce que ce graphique ne rapporte pas c´est les niveaux de blanc et noir. Ils sont respectivement de 231 cd/m² et 0,6 cd/m². Comme d´habitude le niveau de luminosité dans le noir est un peu supérieur à ce que peuvent produire les dalles VA et TN dernière génération.

Angles de vision

C´est très bon. L´image reste très bien affichée jusqu´à 120° (60° vers le haut, à gauche et à droite). C´est encore meilleur que sur les écrans MVA.

Interpolation

Ce n´est toujours pas meilleur que d´habitude. On perd en netteté dès que l´on descend sous le mode natif.

Jeux vidéo, films DVD et HD

Comme l´écran Iiyama, celui-ci n´a à priori aucune vocation à afficher des jeux ou des films. Mais lui au moins s´en sort très bien dans l´un des deux domaines. C´est le premier IPS bon pour les films ! Le fourmillement habituellement présent est ici extrêmement faible. On profite donc des angles de vision très larges, des couleurs fidèles et des dégradés bien rendus. Les films dessus sont superbes ! Ils profitent en plus de l´option Rapid Motion qui réduit sensiblement la rémanence dans les films, alors qu´elle est très marquée dans les jeux.

De fait, cet écran n´est toujours pas bon pour les FPS. Comme les précédents IPS il convient pour un usage ludique occasionnel, pour décompresser entre deux réunions, mais pas pour plus.

Verdict

L´écran est cher mais il présente au moins trois très gros avantages à nos yeux.

D´une part, il démontre qu´il est possible d´intégrer un capteur d´ajustement automatique des paramètres d´affichage sur un écran abordable (pour ceux qui auraient la mémoire courte, les 19 pouces coûtaient tous entre 1000 et 1200 € en entrée de gamme il y a deux ans).

D´autre part, c´est le premier écran IPS sur lequel les films sont très bien rendus, sans fourmillement excessif. Preuve que LG-Philips, le constructeur de la dalle, a su améliorer sa technologie et en particulier le dithering. Car les chances que cet écran soient un vrai 10 bit natif sont plus que minces. Il semble plus probable que l´écran gère bien les couleurs sur 8 bits et interpole correctement les 2 bits supplémentaires.

Enfin, le rendu des couleurs de ce moniteur surpasse ce que nous avions trouvé jusqu´à présent sur un écran IPS.

Ensuite, on pourrait également rajouter ses angles de vue un peu plus larges que ceux des écrans VA. Au final, cet écran est donc très satisfaisant... mais cher.

Reste tout de même un détail un peu grinçant : il manque une amélioration essentielle aujourd´hui, une meilleure réactivité. Au regard des progrès faits sur les technologies rivales, l´avenir des écrans IPS dans le grand public semble sérieusement compromis.


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Iiyama H1900 Samsung SyncMaster 930BF