Le point sur les LCD

Publié le 11/06/2004 par
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Comprendre : le temps de réponse
La lecture des caractéristiques d’un écran prend peu de temps. D’autant que, comme vous le lirez ci-dessous, la côte de confiance qu’il faut leur accorder est très limitée.


Le temps de réponse est la première caractéristique des LCD. Exprimé en millisecondes, ce temps est celui nécessaire pour qu’un pixel passe du blanc au noir, puis revienne au blanc. Les écrans testés il y a deux ans affichaient des temps de 60 à 25 millisecondes (ms) pour les plus rapides. Aujourd’hui, les écrans descendent à 12 ms. Et il est déjà question de moniteurs 8 ms en septembre prochain.

Théoriquement, plus ce temps est rapide, plus les mouvements à l’écran sont fluides, nets.

Ce serait effectivement le cas si ce temps de réponse était constant, valable pour tous les changements de couleur. C’est loin d’être le cas. Un écran 25 ms blanc / noir / blanc peut très bien nécessiter 120 ms pour faire gris clair / gris foncé / gris clair.

Explications

La mesure du temps de réponse, comme le reste des caractéristiques des LCD, est définie par une norme ISO, la 13406-2. On va le voir ici, on y reviendra encore plus tard : cette norme mérite d’être vite revue en profondeur !

Pour passer du blanc au noir, la tension appliquée aux cellules passe de 0 au maximum. Très stimulés, les cristaux s’orientent rapidement. Le temps mis pour aller du blanc au noir est appelé temps de montée.
Pour revenir au blanc, on coupe la tension. Les cristaux reviennent à leur position d’origine facilement, rapidement. On parle de temps de descente.
Le temps de réponse est l’addition des temps de montée et de descente.

Premier bémol introduit par la norme ISO : la mesure des temps de montée et de descente ne se fait pas sur la totalité des signaux, mais sur 80 %. Les 10 % à chaque extrême sont tronqués. Cette mesure, certes justifiable, simplifie et flatte les mesures. Elle les fausse aussi car si certains systèmes mettent plus de temps que d’autres à décoller ou à se stabiliser, on ne le verra pas.


Dans l´exemple précédent, le temps de montée serait de 28,5 - 12 = 16,5 ms. Pourtant, il serait logique de considérer qu´il approche plutôt les 40 ms dans la réalité...

Vient ensuite le problème des temps de réponse entre couleurs.
Pour passer du gris clair au gris foncé, on passe d’une tension peu élevée mais non nulle, à une autre assez forte. La stimulation est sensible, mais nettement moins forte que quand on passe de 0 à MAX. Les cristaux sont donc plus lents à se mouvoir. Dans la pratique, le temps de montée devient plus lent.

Pour revenir au gris clair, c’est le schéma inverse. A nouveau, les cristaux mettront plus de temps à retrouver leur état initial que si l’on coupe complètement la tension. Le temps de descente est donc lui aussi plus lent.

Pour l’instant, la norme ISO en vigueur n’oblige pas les constructeurs à prendre en compte les temps de réponse intermédiaires. On se retrouve avec des écrans de technologie différentes, avec des cristaux plus ou moins rapides au sein de mêmes familles et, pourtant, des temps de réponse communiqués identiques.

On se trouve dans une situation où, par exemple, les écrans équipés de dalles TN de marque AU Optronics 16 ms sont un peu plus rapides que les LG-Philips 16 ms et que les Samsung 12 ms. Elles sont également nettement plus réactives que les dalles IPS 16 ms tout en étant plus lentes que les TN 20 ms de Hydis.
Comment le consommateur peut-il s’y retrouver ?

Vivement que cette norme ISO 13406-2 soit mise à jour ! (une fois)
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